Tout sur le lactate de sodium

Connue depuis la nuit des temps, la fermentation des aliments appelée lactofermentation ou encore fermentation lactique a le vent en poupe et s’affiche comme une tendance alimentaire à la mode. Réfrigérateur de nos ancêtres, ce procédé de conservation consiste à laisser macérer des aliments divers dans un milieu anaérobie, c’est-à-dire privé d’oxygène. Il permet le développement de bonnes bactéries appelées lactobacilles ou bactéries lactiques qui se nourrissant des sucres présents les transforment en acide lactique. Sa production entraîne une acidification du milieu et empêche ainsi la prolifération de germes indésirables et pathogènes ou de moisissure.

Dénominateur commun de bon nombre de produits que vous consommez au quotidien peut être sans même vous en rendre compte tels que choucroute, miso, cornichons, fromages, pains au levain, yaourts, kéfir, etc, il fut isolé pour la première fois en 1780 par le chimiste suédois Karl Wilhem Scheele dans du lait aigre d’où il tire son nom bien que cela puisse porter à confusion puisqu’il ne se retrouve pas que dans les dérivés laitiers et n’a absolument rien à voir avec le lactose qui lui est un glucide (sucre) caractéristique des laits et dérivés d’origine animale.

Synthétisé à partir des sucres présents dans le maïs, la pomme de terre ou encore la betterave, sa structure établie par le chimiste allemand Johannes Wislicenus en 1873 est constituée de carbone, d’hydrogène et d’oxygène (C3H603), ce qui lui donne un petit air de déjà vu et qui lorsque l’on en développe la formule, laisse apparaître le radical -COOH caractéristique de la famille des acides carboxyliques:

Au même titre que les acides gras ou encore l’acide citrique, une simple réaction de neutralisation acidobasique avec de l’hydroxyde de sodium (NaOH) va permettre de produire un sel soluble dans l’eau et l’alcool, le lactate de sodium (NaC3H5O3)…

Ingrédient miracle apprécié entre autres dans la sphère cosmétique, il se présente à l’état pur sous forme d’une poudre blanche hygroscopique dont la manipulation n’est pas des plus aisées. Plus simple d’emploi, une solution aqueuse transparente, incolore, visqueuse, inodore, au goût légèrement salin à une concentration de 60% de lactate de sodium est disponible en ligne sur de nombreux sites de vente européens de matières premières pour cosmétiques et savons DIY:

Ses nombreuses propriétés offrent un large choix d’application. Connu sous le nom de E325 dans le domaine alimentaire, il est listé comme étant correcteur de pH, humectant, agent de charge, épaississant, raffermissant, émulsifiant et enfin comme agent bactériostatique car il empêche la prolifération de germes pathogènes comme la listeria ou la salmonelle. D’une grande sécurité d’emploi, cet additif ne fait l’objet d’aucune controverse et se cache principalement dans les potages, les crèmes glacées, les gelées de fruits, les charcuteries ou encore certains produits laitiers.

Il est également largement utilisé comme excipient dans l’industrie pharmaceutique et fait partie de la liste des médicaments essentiels de l’OMS.

Sous l’appellation INCI « Sodium Lactate », il tient une place de choix dans l’élaboration de produits de soins corporels en tant qu’ingrédient multifonctionnel. Il est utilisé comme conservateur adjuvant, régulateur de pH et se révèle être un agent hydratant très efficace de part sa grande capacité à retenir l’eau. Il aide donc à soutenir le facteur naturel d’hydratation ou son acronyme anglais « Natural Moisturising Factors », « NMF » en abrégé, composé entre autres de protéines, d’urée, d’acide lactique, de sucre, d’ions inorganiques tels que le potassium et le magnésium mais aussi de notre lactate de sodium. Son haut pouvoir humectant est particulièrement apprécié dans les soins anti-âge car le « NMF » s’épuise au cours du temps. Sa capacité de rétention hydrique étant supérieure à celle de la glycérine, il la remplace avantageusement.

En cosmétique maison, il s’incorpore à la phase aqueuse et permet de créer des crèmes et lotions à la texture plus épaisse et crémeuse sans l’effet collant que l’on retrouve lors de l’utilisation de glycérine.

En saponification à froid, il est notamment l’allié des impatients. Son rôle premier est celui de contribuer à la dureté du savon tout comme son cousin le sel de cuisine dont il ne partage pas l’inconvénient majeur, la réduction du pouvoir moussant.

Non seulement, il permet de démouler plus rapidement et plus facilement ses petites créations mais leurs surfaces sont plus lisses, douces et soyeuses. Pendant la cure, le savon perdra moins d’eau et sera moins sujet au rétrécissement et à la déformation. A l’usage, il en prolonge quelque peu la durée de vie et réduit le risque de fissure. Il en augmente également la douceur et améliore son pouvoir moussant car il a la propriété d’abaisser légèrement la tension superficielle de l’eau, ce qui facilite l’émulsion. A noter que même s’il est utilisé comme régulateur de pH dans de nombreux domaines, en saponification, cette propriété est nulle et non avenue.

Cerise sur le gâteau, malgré ce qui en est dit, il n’accélère pas du tout la trace. Que du contraire, la pâte à savon reste fluide plus longtemps, ce qui constitue un avantage non négligeable lors de la réalisation d’un marbrage complexe. En saponification à chaud, cette dernière particularité permet d’avoir une texture lisse et crémeuse qui facile le moulage et permet même des petits marbrages basiques mais sympa.

Selon la plupart des sources, le taux d’utilisation préconisé est de 1 à 3% du poids total des corps gras mais comme pour bon nombre d’autres sujets, ce dosage ne fait pas l’unanimité dans la sphère savonnesque et pourrait être poussé jusqu’à 5% tant en saponification à froid qu’à chaud. Sachez également que certains utilisent un dosage standard invariable quel que soit la répartition en acides gras de la formulation tandis que d’autres l’adaptent, ce qui à mon humble avis est des plus logiques et judicieux.

Alors qu’en saponification à chaud, il est dit qu’il peut être ajouté à la lessive de soude avant de la mélanger au corps gras ou à la pâte à savon en cours ou en fin de processus, à froid, tous s’accordent sur le mélange de la solution de lactate de sodium à la lessive de soude refroidie sans donner la moindre raison d’être à cette méthode universelle qui si l’on y réfléchit un tant soit peu est un non-sens. D’une part, il déjà en solution et il n’est donc pas nécessaire de le diluer et d’autre part, ajouté ou non à la lessive de soude, il ne se passera rien de plus puisqu’il est déjà le résultat de la réaction de neutralisation acidobasique de l’acide lactique par l’hydroxyde de sodium… A se demander s’il ne s’agit pas d’une extrapolation de la pratique cosmétique où là effectivement on distingue bien la phase aqueuse de la phase huileuse pour pouvoir créer une émulsion…

On pourrait donc incorporer la solution directement aux corps gras avant l’ajout de la lessive de soude sans que cela n’interfère sur le résultat final comme le suggère par ailleurs DeeAnna Weed du site Classics Bells dans son article « Sodium lactate in soap ». Et pour l’avoir testé (et adopté), je peux confirmer qu’il n’y aucune différence quel que soit le mode d’incorporation.

Quant à la réduction de la quantité d’eau de dissolution de la soude caustique souvent citée puisque la solution de lactate de sodium en contient 40%… Laissez tomber…

Si l’on n’a pas de lactate de sodium sous la main, tout comme pour l’obtention du citrate de sodium au départ d’acide citrique anhydre, l’ajout d’acide lactique permet d’en produire pendant le processus de saponification. DeeAnna Weed, dans son article: « Lactic acid, yogurt, buttermilk, or kefir in soap », suggère un taux d’utilisation compris entre 0,5 et 1% soit 5 à 10 g d’acide lactique pur (en poudre) pour 1000 g de corps gras. Ici aussi, il faudra recalculer la quantité d’hydroxyde de sodium nécessaire à ajouter pour compenser la perte engendrée par la réaction à savoir 4,44 g de soude caustique par 10 g d’acide lactique pur utilisé et ainsi préserver le taux de surgraissage défini lors de la formulation. D’usage courant pour la réalisation de cosmétique maison, l’acide lactique est le plus souvent disponible en solution à une concentration de 80 ou 90%, ce qui signifie qu’il n’y aura que 8 ou 9 g d’acide lactique dans 10 g de solution. L’adaptation n’est pas bien compliquée, une simple règle de trois suffit mais il ne faut pas oublier d’en tenir compte lors de l’actualisation de la quantité de soude caustique à utiliser.

Ça à l’air simple comme bonjour pourtant, si l’on s’en refaire aux instructions claires et détaillées données sur la méthode d’obtention de solution de lactate de sodium maison sur le site Gothic’s Hollow (disponible en cliquant sur les liens respectifs, en version anglaise, « Preparation of sodium lactate: lactic acid neutralisation », ou en version italienne, « Preparazione del sodio lattato: neutralizzazione dell’acido lattico »), il va falloir faire preuve de prudence. Si vous voulez tenter l’expérience, n’ajoutez surtout pas l’acide lactique à la lessive de soude mais par mesure sécuritaire, incorporez-le aux corps gras… Jouer aux apprentis sorciers, c’est bien encore faut-il que ça ne soit pas préjudiciable…

Bien que les dérivés laitiers fermentés soient souvent cités comme alternative nettement moins dangereuse, leur teneur en acide lactique est des plus misérables: jusqu’à seulement 0,9% pour le yaourt et 1% pour le kéfir par exemple. Autant dire qu’une ou deux cuillères à soupe ou rien, c’est du pareil au même et qu’il faut en mettre bien plus pour obtenir ne fusse qu’un gramme de lactate de sodium en cours de saponification.

Enfin, en saponification à chaud, il est d’usage courant de rajouter du yaourt en fin de processus pour fluidifier la pâte à savon mais ne vous y méprenez pas, l’effet obtenu est juste dû au fait qu’il est majoritairement composé d’eau (en moyenne 87,5 %) et rien de plus…

En espérant que tout ce blabla puisse vous être utile… Bullez bien… Soyez prudents et prenez soin de vous…

Bibliographie:

All about sodium lactate: https://www.brambleberry.com/ingredient-information/additives/art0191-all-about-sodium-lactate.html

Comment ça marche: la lactofermentation: https://www.tompress.com/A-10002660-comment-ca-marche-la-lactofermentation.aspx

E325 – Lactate de sodium: https://www.additifs-alimentaires.net/E325.php

G. Génin, « L’emploi du lactate de sodium dans l’industrie des produits cosmétiques », 1963: https://hal.science/hal-00928332/document

Lactate de sodium: ce qu’il faut savoir sur l’E325: https://www.passeportsante.net/nutrition/additifs-alimentaires?doc=lactate-sodium-faut-savoir-sur-e325

Lactic acid, yogurt, buttermilk, or kefir in soap: https://classicbells.com/soap/lacticAcid.asp

Lactofermentation: bienfaits, méthodes et astuces: https://lesjuspaf.bio/blog/2021/01/11/lactofermentation/#:~:text=La%20lactofermentation%20est%20un%20type,produisent%20de%20l%27acide%20lactique.

Liste modèle de l’OMS des médicaments essentiels: https://list.essentialmeds.org/

Preparation of sodium lactate: lactic acid neutralisation: https://gothicshollowlab.home.blog/preparation-of-sodium-lactate-lactic-acid-neutralisation/

Sodium lactate: https://www.ingredientstodiefor.com/item/Sodium_Lactate/145/

Sodium lactate and lactic acid in soap: reap the benefits in DIY soap: https://rusticwise.com/sodium-lactate-and-lactic-acid-in-soap/

Sodium lactate in soap: https://classicbells.com/soap/lactate.asp

Sodium lactate in soap: what it is and why it’s used: https://rntozen.com/what-is-sodium-lactate-why-its-used-in-cold-process-soap-and-other-bath-products/

Sodium lactate: the little known hydrator: https://thedermreview.com/sodium-lactate/

What is sodium lactate: https://makingsoapnaturally.com/sodium-lactate-and-soap

What is sodium lactate or sodium lactate in cosmetics: https://www.soberberlin.com/en/blogs/hautwissen/was-ist-dran-an-sodium-lactate-oder-natriumlaktat-in-der-kosmetik

6 commentaires sur “Tout sur le lactate de sodium

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  1. Bonjour !

    Merci pour ces passionnants articles si bien documentés…

    Je m’intéresse et m’interroge sur les différents ajouts que l’on peut faire aux savons SAF. J’ai lu que la crème de tartre avait aussi un rôle de régulation du PH et permettait aussi de stabiliser la mousse. Savez-vous si c’est effectivement un ajout intéressant ?

    De même, certain.es savonnier.ères utilisent des poudre de plantes très mucilagineuses pour augmenter la dureté du savon (psyllium, konjac,…). Cela a-t-il un intérêt ?

    Que cela concerne ces poudres ou d’autres, que ce soit des argiles ou des poudres de plantes, avez-vous des conseils sur les dosages et celles à éviter ? J’ai lu aussi que les couleurs/odeurs des poudres de plantes pouvaient changer et pas dans le bon sens ! 😅

    Merci beaucoup pour les précieuses ressources que vous partagez sur ce site et belle année 2024…

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    1. Bonjour,

      Un grand merci pour votre commentaire et passage sur le blog…

      Comme pour tout en saponification, le pH du savon est sujet à de nombreux mythes et légendes. Quel que soit l’alcali utilisé, il sera nécessairement alcalin ou basique puisqu’il est le fruit de la réaction entre un acide faible et une base forte et c’est d’ailleurs ce qui lui permet de remplir sa fonction. Matière des plus complexes difficile à résumer en deux lignes, il faut retenir que le pH est conditionné par la structure des différents acides gras et ne reflète en aucun cas la douceur d’un savon.

      Si l’ajout parcimonieux d’un ingrédient acide permet de réduire quelque peu le pH d’un savon liquide lors de la phase de dilution, pour un savon solide, c’est impossible car il va directement réagir avec la soude caustique dans une réaction de neutralisation acido-basique pour former un sel comme c’est le cas pour l’acide citrique, l’acide lactique ou encore l’acide acétique qui comme les acides gras possèdent un groupement -COOH caractéristique de la famille des acides carboxyliques. Il faudra donc en tenir compte lors du calcul de la soude caustique pour éviter tout surgraissage surajouté.

      La crème de tartre ou bitartrate de potassium connue pour son usage culinaire et son emploi pour la confection de boules de bain en association avec l’acide citrique est lui-même un sel obtenu en faisant réagir de l’acide tartrique, un autre acide carboxylique, avec de l’hydroxyde de potassium soit de la potasse caustique. Qu’il soit acide, ça ne fait aucun doute mais de là à réguler le pH du savon, faut oublier.

      De plus, mis en solution, même si on a l’impression qu’il ne se passe rien du tout, il va s’ioniser. Tout le souci c’est que l’ion potassium (K+) est moins « fort » que l’ion sodium (Na+). Il est un fait avéré que l’ajout de sel de cuisine (NaCl) à un savon potassique donne du savon solide. Par échange de partenaire, l’ion sodium prend la place de l’ion potassium, ce dernier se retrouvant seul se lie à l’ion chlorure pour former du chlorure de potassium (KCl).

      Peut-on appliquer ce même schéma au bitartrate de potassium, là est toute la question car si c’est le cas, il se transformera en bitartrate de sodium et il y aura formation de sels de savon potassiques liés à la disponibilité d’ion potassium. Plus solubles que les sels sodiques, le pouvoir moussant en sera amélioré… En somme, cela revient à une saponification en double alcali sans le savoir… Mais, histoire de se compliquer un peu plus la vie, si l’on ne tient pas compte du fait que le poids moléculaire de la potasse caustique est supérieur à celui de la soude caustique, il n’y aura pas assez d’ions potassium pour mener à bien la réaction de saponification et aboutira ici aussi à un surgraissage surajouté. En saponification maison, il nous faut déjà composer avec tant de valeurs hypothétiques alors en rajouter une couche, cela en vaut-il vraiment la peine ?…

      La poésie est un compte, la chimie en est un autre… Tout ajout doit être motivé par ce qu’il apportera comme valeur ajoutée au savon obtenu et non pas pour pallier à de grosses imperfections générées par une mauvaise formulation… Des additifs riches en fibres de type psyllium et konjac peuvent sembler intéressant pour augmenter la dureté d’un savon mais leur capacité à retenir de grande quantité de liquide en accroit le risque d’oxydation et de rancissement précoce… On ne rajoute pas tout et n’importe quoi sans tenir compte de sa structure, sa composition, des réactions éventuelles survenant en cours et après saponification. S’en tenir à ceux qui ont fait leur preuve et qui servent réellement à quelque chose est un gage de sécurité.

      Les argiles et poudres de plantes sont intéressantes et offrent un large panel de couleur. Moins stables que celles obtenues avec des micas ou autres colorants synthétiques, elles ont effectivement tendance à s’affadir avec le temps mais est-ce vraiment important… J’utilise les argiles à hauteur de 2% maximum du poids total des corps gras. Les poudres de plantes peuvent être ajoutées telles quelles à la pâte à savon et donnent en plus un effet texturisant et peuvent ainsi servir d’exfoliants. On peut également faire des macérats huileux avec de l’indigo, curcuma, garance indienne, rhubarbe de l’Himalaya, orcanette, etc… Le rendu couleur sera déterminé par le pourcentage utilisé dans la formulation globale mais aussi par la couleur de base des corps gras qui la compose. Enfin, la chlorophylle et la spiruline sont à éviter car elles augmentent le potentiel oxydatif et concourent à un rancissement précoce du savon…

      J’espère avoir pu apporter quelques éléments de réponse à vos interrogations.
      Bon week-end et merveilleuse année 2024 pleine de belles bulles de savon…

      Cordialement,
      Marie

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  2. Bonjour,

    Merci pour cet article hyper complet et le seul que j’ai trouvé d’interessant en français.

    J’avais une question : j’ai utilisé 3% de lactate de sodium dans ma barre de savon, et il se trouve que la couleur change par rapport à avant. Pour la même recette, avant, ma barre était couleur crème, et là elle est devenue blanc cassé. Aurais tu une idée de comment compenser ce problème?

    Bonne journée et merci encore,

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    1. Bonjour Loula,

      Merci pour ton petit passage sur le blog…

      J’utilise du lactate de sodium depuis maintenant 4 ans et je n’ai jamais remarqué de changement fondamental de la couleur de base de mes savons. D’ailleurs, chimiquement parlant, je ne vois rien qui puisse le justifier.

      Par contre, ce qui pourrait en être responsable, ce sont les corps gras. Tout comme les acides gras, d’un lot à l’autre même si c’est imperceptible à l’œil nu, la teneur en pigments peut être différente. Je viens de faire un simple batch composé d’huile d’olive, d’huile de coco et d’huile de ricin de la même marque que l’année dernière avec comme seul ajout 2% de lactate de sodium ainsi que comme d’habitude un passage en phase de gel et ici, étonnamment, ce lot est plus jaunâtre que d’habitude…

      Deuxième piste possible, le passage ou non en phase de gel. Connue pour intensifier les couleurs, elle a effectivement des répercussions sur la couleur de base du savon qui apparaît plus intense. Si on ne la force pas, les couleurs sont moins franches et ça pourrait également en être l’explication…

      Hormis cela, je ne vois rien d’autre. Cela étant, toute la magie de la saponification artisanale est qu’on a beau répéter indéfiniment la même formulation en suivant le même protocole point par point, le savon obtenu ne sera jamais en tout point pareil. Il suffit de tellement peu que je n’ai pas de solution unique et irrévocable à te proposer…

      N’hésite pas à revenir vers moi pour toutes questions en suspens.

      Bel après-midi.

      Cordialement,
      Marie

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  3. Bonjour, merci pour votre article très précis. Le processus de saponification se fait en deux ou trois jours le savon est donc utilisable après 2 ou 3 jours il n’est plus alcalin ensuite, la cure de 4 à 6 semaines ne sert qu’à éliminer de l’eau afin qu’il ne fonde pas trop vite sous l’eau et c’est pour cela qu’on peut faire une réduction d’eau pour réduire le temps de cure. Est-ce que c’est bien cela j’ai bien compris ? Existe-t-il une autre option pour réduire le temps de cure? Est-ce que le lactate de sodium joue un rôle dans la durée de la cure? Le lactate de sodium aide à ce que le savon mousse un peu plus et fonde un tout petit peu moins vite sous l’eau, est-ce que si j’en mets plus de 5%, il sera plus efficace en ce sens ?J’aimerais une solution pour que le savon dure plus longtemps sous l’eau mousse un peu plus parce que j’ai une eau très calcaire, avez vous des conseils ? (J’utilise de l’eau déminéraliser dans la fabrication).Les solutions que je cherche pour réduire le temps cure c’est parce que je vis dans un lieu très très humide et les savons ont beaucoup de mal à sécher, l’eau ne s’évapore pas bien parce qu’il y a trop humidité dans l’air.

    Je vous remercie de l’aide que vous m’apporterez.

    N’oubliez pas de prendre soin de vous 🌺

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    1. Bonjour Rebecca,

      Merci de vous être arrêtée sur le blog…

      Si effectivement un savon saponifié à froid est très vite utilisable puisque la saponification ne dure que quelques jours, une période de cure est requise non seulement pour éliminer le surplus de liquide mais également pour permettre à la structure cristalline du savon de se mettre en place. Elle est difficilement contournable car elle va en améliorer les performances.

      Utiliser moins de liquide peut avoir un impact positif puisqu’il y aura moins d’eau à évaporer mais si le taux d’humidité ambiant est relativement élevé, la capacité du savon à se débarrasser du liquide excédentaire en sera affectée.

      Quant au lactate de sodium, il n’a aucune incidence sur le temps de cure.

      L’indispensable cure

      La solution magique n’existe pas hormis celle d’avoir recours à un déshumidificateur pour remédier à ce problème.

      Pour ce qui est du pouvoir moussant du savon et de sa longévité, ce n’est jamais qu’une histoire d’acides gras. Les acides laurique et myristique de l’huile de coco favorisent la formation de bulles car ils sont les plus solubles. L’acide stéarique que l’on retrouve notamment dans le beurre de karité concoure à la formation d’une mousse crémeuse et augmente la longévité du savon car il est très peu soluble.

      Les acides gras

      L’eau dure affecte effectivement les performances d’un savon et est à l’origine de l’écume de savon. Utiliser de l’acide citrique ou du citrate de sodium permet d’en minimiser la formation.

      Un remède à l’écume de savon

      Dernière précision, lorsqu’il est dit qu’un savon est alcalin ou basique, cela ne fait pas référence à la soude caustique résiduelle mais bien à son pH en solution dans l’eau. S’il y a la moindre trace de soude, il sera dit caustique…

      J’espère avoir pu apporter quelques éléments de réponses mais n’hésitez pas à revenir vers moi, je me ferai un plaisir de vous répondre…

      Cordialement,
      Marie

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